Paris

Le tourisme : la boîte de Pandore

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Selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) il y avait 25 millions de touristes internationaux dans le monde en 1950, 1 milliard en 2015 et ils devraient être 2 milliards en 2030. C’est une croissance exponentielle qui a, dans quelques pays et dans quelques domaines, bouleversé la vie et les manières de travailler ! C’est fou ! On pourrait dire que ça a changé l’économie des pays en augmentant leur secteur tertiaire, la partie du domaine de l’économie qui produit des services. 

Qui aurait pensé qu’aujourd’hui, presque 2 millions de personnes gagnent leur vie en louant un appartement, une maison ou un studio à travers l’application numérique Airbnb ? Qui, en 1950, aurait prévu qu’en 2019, plus de 4 milliards de voyageurs prendraient l’avion pour se déplacer ? Qui, comme mes grands-parents en 1950, aurait imaginé que soixante ans plus tard leurs enfants et petits-enfants visiteraient une destination à l’autre bout du monde pour une seule semaine ?

​Personne, je pense, sauf un fou ou un vrai visionnaire. Ainsi, cela fait un bon bout de temps que la boite de Pandore a été ouverte. Les conséquences ? Elles sont nombreuses : une grande partie des gens gagnent leur argent grâce au tourisme. Beaucoup d’entre nous ont des connaissances sur les autres pays, les autres cultures, sur l’architecture et sur l’art étranger, car ils sont allés visiter ces pays en tant que touriste. Nous mangeons de la cuisine japonaise ou indienne par exemple. Certains pourraient même vous dire que ce développement vous a rendu plus cosmopolite, même plus humain, car vous avez croisé d’autres cultures pendant vos voyages.

​Par contre, est-ce que c’est vrai que nous sommes plus conscients vis-à-vis des autres, grâce au tourisme ? Est-ce que nous sommes absolument intéressés par autrui ? C’est discutable car la plupart des touristes ne se déplacent que pour dire : 

« Moi, j’étais à Pékin, puis à Tokyo, puis à Bali. C’était incroyable ! Mais en fait, honnêtement, je n’ai rien vu parce que je suis resté dans l’hôtel pour regarder telle ou telle série sur Netflix. » 

Ces gens ne sont pas vraiment intéressés par les découvertes, par la rencontre avec un habitant, par les autres cultures. Ils ne veulent qu’avoir des photos et des selfies pour pouvoir les envoyer à leurs familles et amis. Ils ne veulent pas vraiment tenter la cuisine exotique, de peur d’avoir la diarrhée ou pire, et par conséquent ils cherchent un McDonalds ou Starbucks parce que ça aussi donne un sentiment d’être chez eux. Beaucoup de touristes n’aiment pas entrer en contact avec les autochtones des pays qu’ils visitent, mais ils restent pourtant hyperconnectés avec leur domicile. C’est paradoxal. Alors, pourquoi ne pas rester à la maison, me demandé-je !

La plupart des touristes sont comme des fourmis qui dévorent tout. Et ces fourmis marchent partout car elles ont peur de rester à la maison, en solitude ou en travaillant, et en disant : « Non, je n’ai aucun intérêt pour tel ou tel pays, donc je reste à la maison. »

Ils ont même peur de découvrir le pays où ils habitent. Un nombre important de Belges n’ont jamais vu ni Bruxelles, leur capital, ni Durbuy, ni Stavelot, mais ils sont allés à Berlin, à Rome ou à Moscou.

Enfin, il faut que nous réfléchissions un peu plus sur nos vies. Que faisons-nous de nos congés ? Est-ce que nous sommes vraiment intéressés par l’autre culture ? Si la réponse est non, pourquoi ne pas rester à la maison ou visiter son propre pays ? Pourquoi ne pas prendre le vélo et aller découvrir le paysage dans une autre partie du pays ? Les bureaux de tourisme ont aussi un rôle primordial dans cette prise de conscience générale en mettant à jour la vérité: que voyager vers des pays exotiques n’est pas toujours la joie mais souvent la souffrance et ça a aussi un grand impact sur l’environnement, sur les cultures étrangères, et même sur la santé des touristes. Il faut que nous commencions à repenser et à changer nos habitudes vers un tourisme durable. Pensons à l’architecte Buckminster Feller qui a dit: 

« Penser mondialement, agir localement. »


*Je voudrais remercier architecte et pianiste Mélissa Cayralat pour ses conseils d’expert.

4 thoughts on “Le tourisme : la boîte de Pandore”

  1. Bonjour Flip,
    T’as raison. Mais je pense que l’ avance de (ce type du) tourisme ne peut pas être stoppée. Malheureusement….

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  2. Hello, Super intéressant Flip
    De mon côté, j’adore parler avec les gens (de partout) mais je ne pense pas à voyager, donc je ne le fais pas.
    Quand je suis quelque part je préfère regarder les gens que les monuments 😂
    J’adore être chez moi mais il n y a pas assez de monde 😂

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